L’ambassade des États-Unis à Alger a ravivé, ce 1er juillet 2025, un rappel controversé, tout Algérien demandant un visa USA, qu’il soit touristique, étudiant ou pour l’immigration, doit impérativement déclarer ses comptes sur les réseaux sociaux. Un rappel qui suscite interrogations, indignations et une vive réaction dans un climat mondial particulièrement tendu.
Le 1er juillet 2025, l’ambassade des États-Unis en Algérie a publié un rappel administratif qui n’est pas passé inaperçu. Dans une note diffusée sur ses canaux officiels, elle précise que tous les demandeurs de visa, qu’il s’agisse de courts séjours ou d’immigration, doivent obligatoirement fournir une liste de leurs comptes de réseaux sociaux au moment de remplir leur dossier. Une exigence en vigueur depuis 2019, mais rarement mise en avant publiquement depuis sa mise en place.
Le rappel intervient alors que plusieurs mesures de sécurité numérique sont remobilisées dans les processus d’examen consulaire, notamment dans le cadre des politiques de filtrage appliquées aux demandeurs étrangers. Sur les plateformes sociales, la publication a provoqué de nombreux commentaires, entre interrogations techniques, critiques sur la liberté d’expression, et réactions à l’actualité diplomatique. Cette évolution de la procédure place, une fois encore, la question des données personnelles au cœur des démarches d’obtention du visa américain.
Visa USA, une règle de 2019 relancée
Depuis 2019, les candidats algériens à un visa USA doivent remplir un champ bien particulier sur le formulaire DS-160 (non-immigrant) ou DS-260 (immigrant), leurs identifiants de réseaux sociaux. Ce n’est donc pas une nouvelle condition en soi, mais plutôt une piqûre de rappel officielle de la part de l’ambassade américaine en Algérie. Ce timing interroge, pourquoi raviver cette mesure précisément maintenant ?
Ce rappel survient alors que les tensions diplomatiques liées à la guerre en Palestine atteignent un sommet, et que Washington se retrouve critiquée pour sa position inconditionnelle envers Israël. Le visa USA pour les Algériens devient alors, pour beaucoup, un nouveau terrain de débat autour des libertés individuelles, de la transparence, et surtout du traitement différencié des ressortissants étrangers en fonction de leurs opinions sur les réseaux.

Une surveillance numérique au nom de la sécurité ?
Selon la US Department of State, cette exigence vise à « améliorer les procédures de contrôle de sécurité nationale » en exploitant des sources d’informations publiques. Concrètement, les autorités américaines consultent les comptes Facebook, Instagram, Twitter (X), TikTok, entre autres, afin de détecter tout comportement suspect, propos jugés extrémistes ou hostiles, voire tout simple soutien à des causes perçues comme « problématiques » par les autorités américaines.
En avril 2025, un pas de plus a été franchi, la US Citizenship and Immigration Services (USCIS) a déclaré qu’elle examinerait désormais les signes d’antisémitisme sur les profils des demandeurs. Il s’agit notamment de propos jugés offensants envers la communauté juive, ou de vidéos dénonçant la politique israélienne. L’impact est immédiat, des dizaines de dossiers algériens ont été ralentis voire rejetés, selon des sources juridiques anonymes à Alger.
Une atteinte à la liberté d’expression, dénoncent les internautes algériens
Les commentaires algériens sur les réseaux sociaux ne se sont pas fait attendre. Sous le post officiel de l’ambassade américaine en Algérie, de nombreux internautes dénoncent une forme de censure déguisée. L’un d’eux écrit : « Washington parle de liberté, mais lit nos tweets pour nous juger. Où est la cohérence ? »
Ce qui frappe, c’est le décalage entre les valeurs revendiquées par les États-Unis (liberté d’expression, démocratie, droits de l’Homme) et la pratique de surveillance généralisée des opinions exprimées, même à titre personnel, par les citoyens étrangers. Ce paradoxe alimente un fort sentiment de frustration, notamment chez les jeunes algériens qui rêvent d’étudier ou de travailler aux États-Unis.
Ce qui est exigé dans la demande de visa USA (avant / après 2019)
Élément à fournir dans la demande de visa USA | Avant 2019 | Depuis 2019 – toujours en vigueur |
---|---|---|
Passeport biométrique | ✅ Oui | ✅ Oui |
Preuve de ressources financières | ✅ Oui | ✅ Oui |
Comptes sur les réseaux sociaux | ❌ Non | ✅ Oui |
Email & numéro de téléphone | ✅ Partiel | ✅ Tous les emails & numéros |
Preuve d’attaches familiales | ✅ Oui | ✅ Oui |
Casier judiciaire (selon visa) | ✅ Parfois | ✅ Toujours si demandé |
Questions fréquentes sur la demande du visa USA pour les Algériens
- Les réseaux sociaux sont-ils obligatoires pour tous les types de visa ? Oui. Que vous demandiez un visa touristique B2, un visa étudiant F1 ou un visa d’immigration, les identifiants de réseaux sociaux sont exigés dans le formulaire.
- Que se passe-t-il si je ne fournis pas mes comptes ? Votre demande peut être considérée comme incomplète ou rejetée. Dans certains cas, vous serez convoqué pour des éclaircissements, voire soumis à un contrôle renforcé.
- Quels réseaux sociaux sont concernés ? Facebook, Instagram, Twitter (X), TikTok, YouTube, Snapchat, LinkedIn, Reddit, etc. Même les plateformes moins connues sont parfois examinées.
- Peut-on être refusé uniquement à cause d’un post critique ? Officiellement, non. Mais dans la pratique, certains propos considérés comme violents, haineux ou discriminants peuvent entraîner un refus, surtout s’ils visent une communauté spécifique.
- Est-ce légal ? Du point de vue américain, oui. Mais du point de vue des ONG internationales comme Human Rights Watch ou Access Now, cette pratique viole la vie privée et la liberté d’opinion.

Remise en avant dans un timing particulier, cette condition déjà en vigueur depuis plusieurs années redevient un point d’attention pour les Algériens souhaitant obtenir un visa pour les États-Unis. L’ajout des identifiants numériques dans les dossiers administratifs, bien qu’installé depuis 2019, continue de susciter des réactions contrastées, entre nécessité de contrôle et perception d’intrusion.
Dans les faits, la demande de visa ne repose plus uniquement sur des documents traditionnels : les traces numériques laissées sur les réseaux sociaux sont désormais prises en compte dans les procédures de traitement. Une réalité administrative qui, sans avoir été modifiée récemment, continue d’évoluer dans ses usages.