C’est désormais confirmé, l’Aïd al-Adha 2025 en Belgique sera célébré le vendredi 6 juin, selon l’Exécutif des Musulmans de Belgique. Une fête à la fois religieuse, familiale et solidaire, qui mobilise chaque année près d’un million de personnes à travers le pays. Prières, sacrifices, entraide, les mosquées et les associations s’organisent.
À Bruxelles, Liège, Anvers ou Charleroi, les tapis de prière seront déroulés avant l’aube, les vêtements blancs préparés la veille, et les familles en effervescence dès le matin du vendredi 6 juin. Pour les quelque 900 000 musulmans vivant en Belgique, l’Aïd al-Adha 2025 représente bien plus qu’une fête religieuse, c’est un moment de cohésion, de mémoire, de partage, souvent vécu dans la discrétion, mais avec une intensité bien réelle. Entre contraintes légales sur le sacrifice, absence de jour férié, et organisation communautaire, les fidèles composent avec la réalité belge. Et pourtant, chaque année, la ferveur est intacte.
Où prier l’Aïd al-Adha 2025 en Belgique ?
Avec plus de 380 mosquées et lieux de culte musulmans actifs en Belgique, la prière de l’Aïd mobilise des dizaines de milliers de fidèles à travers tout le pays. Rien qu’à Bruxelles, la Grande Mosquée du Cinquantenaire peut accueillir jusqu’à 1 200 personnes, tandis que d’autres centres comme Al Khalil à Molenbeek ou la mosquée Tawba à Schaerbeek prévoient plusieurs rotations dès 6h30 du matin.
À Liège, la mosquée Al Houda organise une grande prière collective en extérieur si la météo le permet, tout comme à Charleroi, où la prière de l’Aïd est prévue au Stade du Mambourg, en partenariat avec la commune.
À Anvers, la diversité linguistique pousse certaines mosquées, comme le Centre Islamique Al Markaz, à proposer des prêches bilingues, en français et en néerlandais, pour inclure tous les fidèles. En 2023, on estime que plus de 650 000 personnes ont assisté aux prières de l’Aïd en Belgique. Ces chiffres devraient rester stables, voire augmenter, en 2025.
L’Aïd al-Adha est-il férié en Belgique ?
Non. À ce jour, l’Aïd al-Adha n’est pas un jour férié officiel en Belgique, malgré les demandes répétées de certaines associations et élus locaux. Cependant, certaines écoles et entreprises proposent des congés justifiés ou personnalisés, notamment dans les grandes villes. À Bruxelles, plusieurs établissements scolaires autorisent les absences d’élèves musulmans à cette occasion.
Les fidèles doivent donc poser un jour de congé, organiser la prière très tôt ou adapter leur emploi du temps, ce qui impose une logistique parfois complexe, notamment pour les familles nombreuses ou celles souhaitant procéder au sacrifice le même jour.
Le rituel en Belgique, un défi encadré par la loi
Depuis 2019, l’abattage rituel sans étourdissement est interdit en Wallonie et en Flandre, obligeant les fidèles à recourir à des abattoirs agréés ou à passer par des services de sacrifice par procuration.
En 2023, on estime que 15 000 à 20 000 moutons ont été sacrifiés à l’occasion de l’Aïd en Belgique, principalement via des structures sous contrôle vétérinaire. Beaucoup de familles choisissent désormais d’envoyer leur sacrifice dans leur pays d’origine, ou via des ONG comme Secours Islamique, Sama, ou Islamic Relief.
Dans les boucheries de Molenbeek, Anderlecht ou Saint-Gilles, certains commerçants proposent des packs « tout compris » : achat, sacrifice agréé, découpe et distribution, avec un suivi administratif simplifié.
Une fête de foi, mais aussi de solidarité
Au-delà du rite, l’Aïd al-Adha en Belgique est aussi un rendez-vous d’entraide. Des associations musulmanes organisent des collectes alimentaires, des dons de viande pour les familles précaires, ou des brunchs solidaires dans les quartiers populaires.
À Schaerbeek, des bénévoles organisent un buffet communautaire gratuit le soir de l’Aïd. À La Louvière, des jeunes de l’association Nour distribuent des colis à des réfugiés isolés. Dans les maisons de repos de Charleroi, des enfants viennent réciter un poème ou déposer des pâtisseries maison. Ces gestes, parfois invisibles, sont la véritable âme de l’Aïd : donner, partager, alléger le fardeau de l’autre.
Combien de personnes célèbrent l’Aïd al-Adha en Belgique ?
Selon les dernières estimations de Statbel et du Pew Research Center, environ 900 000 personnes se déclarent musulmanes en Belgique, soit près de 8 % de la population. Ce pourcentage monte à plus de 30 % dans certaines communes de Bruxelles, comme Molenbeek, Anderlecht ou Saint-Josse.
Ces chiffres expliquent l’importance croissante de la fête de l’Aïd dans l’espace public, même si elle reste peu médiatisée. Les mosquées, elles, voient leur fréquentation doubler ou tripler à cette occasion, et les rues se remplissent de visages souriants, d’enfants habillés en neuf, de mains pleines de gâteaux.
Pas de processions bruyantes, pas d’affiches dans les vitrines. Mais des cœurs en fête, des foyers ouverts, des mosquées pleines à craquer. Voilà à quoi ressemble l’Aïd al-Adha 2025 en Belgique. Une fête qui s’adapte, qui grandit, qui tisse des liens. Et qui rappelle que dans un pays pluriel comme la Belgique, la foi se vit dans le respect, la générosité… et la patience.