La liste des pays ouverts aux Algériens sans visa, reste très restreinte en 2025. Avec un recul spectaculaire dans les classements mondiaux, le passeport algérien peine à garantir une vraie liberté de circulation à ses détenteurs, malgré une diaspora nombreuse et active.
Voyager à travers le monde reste un défi pour de nombreux Algériens. En 2025, la liste des pays ouverts aux Algériens sans visa est limitée à seulement quelques destinations, et l’indice mondial de puissance des passeports confirme une tendance inquiétante : l’Algérie figure parmi les pays dont la mobilité internationale est la plus contrainte. Ce constat pose la question d’un isolement croissant, alors même que les enjeux de mobilité n’ont jamais été aussi stratégiques.
Liste des pays ouverts aux Algériens sans visa, un accès restreint
Le passeport algérien poursuit sa glissade dans les classements internationaux de mobilité. En mai 2025, il se positionne à l’un de ses plus bas niveaux historiques, bien loin de ses voisins maghrébins. Alors que les possibilités de voyager sans visa restent très limitées, les Algériens voient leur liberté de circulation restreinte, malgré une diaspora dynamique et des ambitions régionales réelles.
La question du passeport algérien est aujourd’hui plus que jamais révélatrice des limites géopolitiques et diplomatiques auxquelles se heurte le pays. En mai 2025, l’indice de VisaGuide, l’un des plus consultés pour évaluer la puissance des passeports dans le monde, attribue au document algérien une 172e place sur 199, avec un score de 18,69 sur 100. Une position qui fait de lui l’un des passeports les plus faibles au monde en matière de mobilité internationale. Pourtant, ce classement n’est pas une simple statistique. Il reflète un problème structurel, le recul diplomatique, l’absence d’accords bilatéraux solides, et une gestion encore trop rigide de la circulation des personnes.

Actuellement, les titulaires d’un passeport algérien peuvent voyager sans visa dans seulement 25 pays, souvent peu prisés pour le tourisme international ou les opportunités économiques. À cela s’ajoutent 28 pays qui délivrent un visa à l’arrivée, et 44 qui proposent un e-visa, c’est-à-dire une autorisation électronique simple à obtenir en ligne. Cela signifie que plus de 129 pays dans le monde exigent un visa préalable, souvent délivré dans des conditions complexes et peu favorables pour les Algériens. L’indice révèle également une mobilité mondiale sans visa estimée à seulement 12,56 %, un des plus bas taux enregistrés pour les passeports d’Afrique du Nord.
Une dégringolade préoccupante face au voisins
Le plus inquiétant dans cette évaluation est la dynamique négative observée sur quelques mois. En décembre 2024, le passeport algérien occupait la 154e place. Il est descendu à la 157e en février, puis à la 159e en avril, avant de sombrer à la 172e place début mai 2025. À mesure que le pays recule dans les classements, ses voisins immédiats consolident des positions nettement meilleures. Le Maroc est actuellement classé 124e, avec un accès sans visa à 48 pays, tandis que la Tunisie occupe la 131e place avec 39 pays accessibles. Le fossé se creuse, traduisant l’efficacité des stratégies diplomatiques et économiques de ces pays vis-à-vis de leurs partenaires internationaux.
Liste des pays accessibles sans visa pour les citoyens algériens en 2025
Drapeau | Pays | Durée de séjour sans visa |
---|---|---|
🇦🇴 | Angola | Jusqu’à 30 jours |
🇧🇧 | Barbade | Jusqu’à 90 jours |
🇧🇯 | Bénin | Jusqu’à 90 jours |
🇨🇰 | Îles Cook | Jusqu’à 31 jours |
🇩🇲 | Dominique | Jusqu’à 21 jours |
🇪🇨 | Équateur | Jusqu’à 90 jours |
🇬🇲 | Gambie | Jusqu’à 90 jours |
🇬🇳 | Guinée | Jusqu’à 90 jours |
🇭🇹 | Haïti | Jusqu’à 90 jours |
🇭🇰 | Hong Kong | Jusqu’à 14 jours |
🇱🇾 | Libye | Jusqu’à 90 jours |
🇲🇾 | Malaisie | Jusqu’à 90 jours |
🇲🇱 | Mali | Jusqu’à 90 jours |
🇲🇷 | Mauritanie | Jusqu’à 90 jours |
🇫🇲 | Micronésie | Jusqu’à 30 jours |
🇲🇦 | Maroc | Jusqu’à 90 jours |
🇷🇼 | Rwanda | Jusqu’à 90 jours |
🇸🇾 | Syrie | Jusqu’à 90 jours |
🇹🇳 | Tunisie | Jusqu’à 90 jours |
🇻🇨 | Saint-Vincent-et-les-Grenadines | Jusqu’à 30 jours |
🇸🇷 | Suriname | Jusqu’à 90 jours |
🇹🇷 | Turquie | Jusqu’à 90 jours |
🇳🇺 | Niue | Jusqu’à 30 jours |
🇸🇲 | Samoa | Jusqu’à 60 jours |
🇸🇨 | Seychelles | Jusqu’à 30 jours |
Les raisons d’un isolement croissant
Plusieurs facteurs expliquent ce recul algérien. D’abord, une diplomatie peu proactive sur la question des visas, alors même que la mobilité des citoyens est devenue un enjeu majeur dans les relations bilatérales. À cela s’ajoute une image internationale souvent associée à l’instabilité bureaucratique, aux lenteurs administratives et à un contrôle migratoire parfois trop rigide. Les craintes sécuritaires exprimées par plusieurs pays partenaires viennent également alimenter la frilosité des chancelleries à ouvrir leurs frontières aux ressortissants algériens.
Il faut aussi noter le retard pris par l’Algérie dans la digitalisation de son système de passeport, alors que de nombreux pays facilitent désormais les entrées grâce à des systèmes biométriques, des e-visas généralisés ou des couloirs de passage pour les détenteurs de documents reconnus.
Cette faible mobilité pèse lourd sur les perspectives économiques et personnelles de nombreux citoyens. Les étudiants, entrepreneurs, artistes ou jeunes professionnels algériens rencontrent régulièrement des obstacles pour participer à des projets, des formations ou des événements internationaux. Cela crée une forme de frustration collective, un sentiment d’isolement dans un monde de plus en plus globalisé. Et pourtant, la diaspora algérienne reste l’une des plus vastes et influentes à travers l’Europe, avec près de 5 millions d’Algériens ou binationaux à l’étranger, notamment en France. Ces citoyens pourraient jouer un rôle bien plus actif dans la circulation d’idées, d’investissements et de savoir-faire si la mobilité leur était davantage facilitée.
Pays proposant un e-visa aux Algériens
Drapeau | Pays | Durée de séjour |
---|---|---|
🇦🇱 | Albanie | Jusqu’à 90 jours |
🇦🇬 | Antigua-et-Barbuda | Jusqu’à 90 jours |
🇦🇲 | Arménie | Jusqu’à 120 jours |
🇦🇿 | Azerbaïdjan | Jusqu’à 30 jours |
🇧🇸 | Bahamas | Jusqu’à 90 jours |
🇧🇹 | Bhoutan | Jusqu’à 90 jours |
🇧🇼 | Botswana | Jusqu’à 90 jours |
🇧🇫 | Burkina Faso | Jusqu’à 90 jours |
🇨🇲 | Cameroun | Jusqu’à 90 jours |
🇹🇩 | Tchad | Jusqu’à 90 jours |
🇨🇴 | Colombie | Jusqu’à 90 jours |
🇨🇺 | Cuba | Jusqu’à 90 jours |
🇨🇮 | Côte d’Ivoire | Jusqu’à 90 jours |
🇨🇩 | RD Congo | Jusqu’à 7 jours |
🇩🇯 | Djibouti | Jusqu’à 90 jours |
🇬🇶 | Guinée équatoriale | Jusqu’à 90 jours |
🇬🇦 | Gabon | Jusqu’à 90 jours |
🇬🇪 | Géorgie | Jusqu’à 30 jours |
🇮🇶 | Irak | Jusqu’à 30 jours |
🇰🇿 | Kazakhstan | Jusqu’à 30 jours |
🇰🇪 | Kenya | Jusqu’à 90 jours |
🇰🇬 | Kirghizistan | Jusqu’à 60 jours |
🇱🇸 | Lesotho | Jusqu’à 14 jours |
🇱🇷 | Libéria | Jusqu’à 90 jours |
🇲🇼 | Malawi | Jusqu’à 90 jours |
🇲🇩 | Moldavie | Jusqu’à 90 jours |
🇲🇲 | Myanmar | Jusqu’à 28 jours |
🇳🇦 | Namibie | Jusqu’à 90 jours |
🇳🇬 | Nigéria | Jusqu’à 90 jours |
🇵🇰 | Pakistan | Jusqu’à 30 jours |
🇵🇬 | Papouasie-Nouvelle-Guinée | Jusqu’à 60 jours |
🇶🇦 | Qatar | Jusqu’à 30 jours |
🇸🇹 | Sao Tomé-et-Principe | Jusqu’à 30 jours |
🇸🇱 | Sierra Leone | Jusqu’à 90 jours |
🇸🇴 | Somalie | Jusqu’à 30 jours |
🇿🇦 | Afrique du Sud | Jusqu’à 90 jours |
🇸🇸 | Soudan du Sud | Jusqu’à 90 jours |
🇹🇭 | Thaïlande | Jusqu’à 30 jours |
🇹🇬 | Togo | Jusqu’à 7 jours |
🇺🇬 | Ouganda | Jusqu’à 90 jours |
🇺🇿 | Ouzbékistan | Jusqu’à 30 jours |
🇻🇳 | Vietnam | Jusqu’à 30 jours |
🇿🇲 | Zambie | Jusqu’à 90 jours |
Remarques importantes :
- Les conditions d’obtention des visas peuvent varier. Il est recommandé de consulter les sites officiels des ambassades ou des services d’immigration des pays concernés avant de voyager.
- Certains pays offrent à la fois des options de visa à l’arrivée et d’e-visa.
- Les durées de séjour mentionnées sont indicatives et peuvent être sujettes à des modifications.
Quelle sortie de crise pour la mobilité algérienne ?
Malgré ce constat alarmant, tout n’est pas figé. Plusieurs pistes sont régulièrement évoquées par des observateurs et des diplomates. La première consiste à renouer des négociations bilatérales ciblées avec des pays d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique du Sud, qui sont souvent plus ouverts à la mobilité sud-sud. Des accords pourraient ainsi être signés pour élargir la liste des pays accessibles sans visa ou avec un e-visa simple.
D’autre part, la modernisation du passeport algérien, déjà amorcée par la mise en place du passeport biométrique, doit se poursuivre. Des outils comme la mise en œuvre d’un portail numérique unique pour les visas, ou des accords de reconnaissance réciproque des documents officiels, pourraient aussi améliorer la situation à moyen terme.
Enfin, c’est une refonte de l’image de l’Algérie à l’étranger qui s’impose. Le soft power, la diplomatie culturelle, les coopérations scientifiques et universitaires doivent être renforcés pour faire de l’Algérie un partenaire crédible, digne de confiance et attractif.
Le classement mondial du passeport algérien en 2025 illustre bien plus qu’un simple déficit administratif : il révèle une problématique d’isolement international, de manque d’ouverture diplomatique, et de retard dans l’adaptation aux standards globaux de mobilité. Avec une 172e place parmi 199, les Algériens font face à des restrictions sévères pour voyager librement. Face à la dynamique ascendante de ses voisins, l’Algérie doit réagir : non pas par des déclarations, mais par des accords concrets, des stratégies ciblées et une volonté politique affirmée. La liberté de circuler n’est pas un luxe. C’est un droit fondamental et un levier de développement pour tout un pays.