Le prix de 100 euros en DZD enregistre une baisse sur le marché informel à Paris, alignée sur la tendance observée en Algérie. Ce recul est lié à une diminution temporaire des transferts de la diaspora algérienne, en attente d’un probable rebond avec l’approche de l’Aïd el-Adha et de l’été.
Le 15 mai 2025, le taux du billet de 100 euros est estimé à 259 dinars algériens sur le marché informel parisien, soit une valeur en repli par rapport aux semaines précédentes. Cette cotation, bien qu’encore élevée comparée au taux officiel, marque une inflexion dans la tendance généralement haussière observée au sein de la diaspora algérienne en France.
À Paris, les échanges informels d’euros en dinars restent fortement corrélés à la demande intérieure en Algérie et aux transferts de fonds des ressortissants algériens. Or, ces derniers semblent ralentir depuis ce début de semaine, influençant le cours parallèle du dinar à la baisse. Les fluctuations récentes sur les deux rives traduisent des ajustements saisonniers et structurels du marché informel.
Prix de 100 euros en DZD : un repli influencé par les transferts de la diaspora
Le volume des transferts informels de devises entre la France et l’Algérie joue un rôle central dans la formation du taux euro/dinar à Paris. Traditionnellement, la diaspora algérienne envoie des fonds en prévision de périodes clés, comme le Ramadan, l’Aïd el-Fitr ou l’Aïd el-Adha. Mais entre ces pics, la courbe s’aplatit.
Actuellement, la baisse du prix de 100 euros en DZD à Paris coïncide avec une probable diminution des envois informels, en attendant la relance attendue à l’approche de l’Aïd el-Adha, prévu pour juin. Ce ralentissement impacte l’offre et la demande d’euros sur les places d’échange informelles. Moins d’euros acheminés vers l’Algérie se traduit par une contraction du volume converti localement, affectant ainsi la valorisation du billet de 100 euros.

Comparaison des taux sur les deux marchés informels
La cotation du billet de 100 euros à Paris suit globalement la même trajectoire que celle observée sur les squares algériens. Le 15 mai, le billet se négocie autour de 259 DZD à Alger comme à Paris, avec des projections de baisse jusqu’à 255 DZD selon les opérateurs informels. Cette convergence reflète l’interdépendance entre les deux marchés et une circulation maîtrisée des liquidités.
En parallèle, les transferts formels via les canaux bancaires demeurent encadrés par des plafonds et des procédures restrictives. Ce cadre réglementaire encourage encore une partie de la diaspora à recourir au marché informel, notamment pour les besoins familiaux et les projets saisonniers, même si les flux restent volatils.
Éléments structurels influençant le taux euro/dinar
Plusieurs variables déterminent la variation du taux de change informel euro/dinar, au-delà de la seule demande. L’évolution des réserves de change officielles en Algérie, les restrictions douanières, la capacité des circuits parallèles à absorber ou non les flux entrants, mais aussi les cycles de consommation locale en devises pèsent sur la tendance globale.
À court terme, l’approche des vacances d’été et la préparation des départs depuis la France vers l’Algérie pourraient modifier la configuration actuelle. Les périodes de grande mobilité sont historiquement liées à une remontée de la demande en dinars, notamment dans les grandes villes françaises comme Paris, Marseille ou Lyon où réside une forte concentration de ressortissants algériens.
Par ailleurs, les conversions effectuées dans les réseaux communautaires échappent largement aux canaux bancaires classiques, ce qui limite la visibilité statistique mais continue d’influencer directement les cours observés sur les marchés parallèles.
Cotation parallèle vs taux officiel : un écart structurel persistant
Le différentiel entre les taux informels et officiels reste important. Le taux de change officiel de l’euro fixé par la Banque d’Algérie pour ce 15 mai 2025 est de 148,67 DZD, soit un écart de plus de 110 DZD avec la cotation parallèle à Paris. Ce différentiel, bien ancré, constitue un repère pour les acteurs informels et influence les stratégies de change, aussi bien du côté des vendeurs que des acheteurs.
Même si l’écart semble stable en valeur absolue, sa variation en pourcentage peut avoir un impact direct sur les transferts ponctuels, notamment ceux liés à des événements familiaux, à l’achat de biens en dinars ou à la constitution d’épargne en Algérie.
La demande devrait repartir progressivement d’ici fin mai, en anticipation de la période estivale. Les flux en provenance de la diaspora pourraient alors inverser la tendance observée actuellement, dans un marché où chaque changement de cycle impacte rapidement la valeur du billet de 100 euros.