Ce 7 mai 2025, le taux de change de 100 euros en dinar connaît une nouvelle évolution sur le marché parallèle. Entre recul progressif et disparité avec le taux officiel, plusieurs facteurs techniques expliquent cette dynamique qui impacte directement les échanges en devises dans les circuits non régulés.
Depuis le début du mois de mai, l’euro affiche une tendance baissière face au dinar algérien sur le marché informel. Cette évolution coïncide avec l’intensification des contrôles visant les circuits non officiels d’importation, impactant directement la dynamique du change.
Sur le terrain, la demande en devises a connu une contraction notable, notamment de la part d’une clientèle spécifique : les importateurs non agréés, couramment appelés « commerçants de cabas ». Cette frange d’opérateurs, très active dans le circuit informel, constitue habituellement un moteur important pour le marché parallèle des devises.
Taux de change de 100 euros en dinar sur le marché parallèle
Ce mercredi 7 mai 2025, le taux de change sur le marché non officiel à Alger s’établit à 26 000 DZD pour 100 euros à la vente, et 25 700 DZD à l’achat, selon les données recueillies auprès des cambistes du square Port-Saïd. Ces chiffres marquent un recul par rapport aux valeurs observées le 1ᵉʳ mai, où le billet de 100 euros se vendait encore à 26 200 DZD.
Ce repli s’explique en grande partie par le retrait d’une partie de la demande structurelle. Les importateurs par cabas, principal segment utilisateur du change informel pour financer leurs achats à l’étranger (principalement en France, en Espagne et en Turquie), ont réduit, voire suspendu, leurs activités suite aux opérations de contrôle lancées par le ministère du Commerce. En conséquence, le volume de transaction sur la monnaie européenne s’est replié, provoquant mécaniquement une baisse du taux.

Écart entre taux officiel et parallèle et analyse des principales devises
L’écart entre le taux officiel et le taux pratiqué sur le marché parallèle reste particulièrement marqué au 7 mai 2025. Pour l’euro, la Banque d’Algérie affiche un taux de référence de 150,41 dinars, alors que sur le circuit informel, le même montant s’échange à 260 dinars à la vente, soit une différence de plus de 73 %. Cette divergence est également observable sur d’autres devises majeures.
Le dollar américain, par exemple, se négocie à 237 dinars à la vente et 235 dinars à l’achat sur le marché parallèle, contre un taux officiel de 132,39 dinars. La livre sterling connaît, elle aussi, un écart important, atteignant 301 dinars à la vente informelle alors que son taux interbancaire est fixé à 176,75 dinars.
Le dollar canadien est proposé à 162 dinars à la vente dans le circuit parallèle, alors que sa valeur officielle est de 96,04 dinars. Le franc suisse suit une dynamique similaire avec un taux de 278,5 dinars dans le non-officiel, contre 160,35 dinars sur le marché régulé.
Pour les monnaies des pays arabes, le riyal saoudien s’échange à 61,5 dinars à la vente sur le marché informel, contre 35,29 dinars au cours officiel. Le dirham des Émirats arabes unis s’établit à 62,5 dinars hors circuit bancaire, contre 36,04 dinars selon la cotation officielle.
Les devises asiatiques et régionales montrent également un écart. Le yuan chinois, côté à 18,31 dinars officiellement, s’échange à 32 dinars dans le circuit parallèle. Le dinar tunisien, pour sa part, est vendu à 76,5 dinars en dehors du cadre légal, contre 44,20 dinars dans le système bancaire algérien.
Ces écarts s’expliquent par la persistance de mécanismes de change non régulés, utilisés pour couvrir des besoins qui ne peuvent être satisfaits par les canaux officiels, notamment dans le domaine du commerce informel ou des déplacements à l’étranger.
Devises | Marché officiel | Marché noir | |
étrangères | Vente | Achat | Vente |
Euro (€) | 150,41 | 257 | 260 |
Dollar US ($) | 132,39 | 235 | 237 |
Livre Sterling (₤) | 176,75 | 296 | 301 |
Dollar CAN ($C) | 96,04 | 158 | 162 |
Franc suisse (CHF) | 160,35 | 274,5 | 278,5 |
Yuan chinois (CNY) | 18,31 | 31,5 | 32 |
Dirham EAU (AED) | 36,09 | 61,5 | 62,5 |
Dinar tunisien (TND) | 44.20 | 75,5 | 76,5 |
Riyal Saoudien (SAR) | 35,29 | 60,5 | 61,5 |
Pourquoi le billet de 100 euros en dinar recule actuellement
Le recul du taux de change de 100 euros en dinar algérien observé ces derniers jours n’est pas le résultat d’un mouvement global sur les devises, mais d’un phénomène localisé. Il est étroitement corrélé à la baisse de la demande alimentée historiquement par les achats de devises à des fins d’importation parallèle.
Le ciblage renforcé des activités de commerce informel, notamment des produits dits de « cabas », a conduit à une réévaluation des risques par les petits opérateurs. Résultat : réduction des volumes échangés, moindre demande, et donc repli du cours euro/dinar sur le marché parallèle.
Cette configuration pourrait se maintenir à court terme si les mesures administratives restent constantes. Néanmoins, d’autres cycles de demande comme les départs en pèlerinage (Hadjj 2025), les voyages d’été ou certaines activités informelles de réapprovisionnement peuvent venir contrebalancer cet effet.

Fluctuations possibles selon les périodes de l’année
Le marché parallèle en Algérie obéit souvent à des cycles liés aux périodes de forte mobilité des personnes ou de pic d’importation. En période de départs en vacances ou à l’approche de l’été, la demande en euros et en dollars américains peut repartir à la hausse, entraînant une revalorisation ponctuelle du taux de change.
Inversement, les périodes de restrictions administratives fortes ou de ralentissement du commerce informel engendrent une baisse de la pression sur les devises, ce qui est le cas actuellement.
Les cambistes surveillent également d’autres signaux, comme les taux d’arrivée des transferts informels depuis l’étranger ou les ajustements de la politique de change au niveau interbancaire.