Le prix de 100 euros en DZD au square Port-Saïd, à Alger, atteint ce 12 mai 2025 un niveau de 26 000 dinars à la vente. Cet écart persistant avec le marché officiel illustre les différences structurelles entre les deux circuits de change en Algérie, utilisés à des fins diverses.
Sur le marché informel, les échanges restent dynamiques, avec des cours déterminés par l’équilibre entre l’offre de devises disponibles dans la rue et la demande intérieure en dinars. Au square d’Alger, les cours affichés évoluent selon une logique d’ajustement continu, souvent éloignée des taux de référence fixés par la Banque d’Algérie.
Dans ce contexte, l’euro continue de servir de devise de référence, suivi par le dollar américain, la livre sterling et d’autres monnaies stratégiques. Les écarts entre les deux marchés ne sont pas marginaux, mais ils restent relativement stables en ce début de semaine.
Prix de 100 euros en DZD au square Port-Saïd
Ce 12 mai 2025, le prix de 100 euros en DZD au square d’Alger s’établit à 26 000 dinars à la vente, contre 25 700 dinars à l’achat. Cela correspond à un taux unitaire de 260 DZD pour 1 euro à l’achat et 257 DZD à la revente. À titre de comparaison, sur le marché officiel, la cotation de la Banque d’Algérie est fixée à 149,20 dinars pour un euro.
L’écart observé entre ces deux marchés atteint donc 110,8 dinars par euro, ce qui représente une différence de plus de 74 % par rapport au cours officiel. Cette situation reflète l’existence d’un double système de change en Algérie, dans lequel le marché informel répond à une logique de disponibilité immédiate et d’accessibilité, sans procédure administrative.
Ce différentiel est surveillé par les opérateurs économiques non bancarisés, mais aussi par les voyageurs, les commerçants et les particuliers qui utilisent l’euro pour des besoins ponctuels, notamment dans les transactions de biens ou les transferts familiaux.

Taux de change parallèle des principales devises étrangères à Alger
Outre l’euro, d’autres devises connaissent une activité soutenue au square Port-Saïd. Le dollar américain s’échange à 237 DZD à la vente et 235 DZD à l’achat, tandis que la livre sterling est proposée à 302 dinars à la vente contre 297 dinars à l’achat. Ces deux monnaies suivent des tendances proches de celles de l’euro, avec des écarts similaires entre les deux circuits.
Le franc suisse, qui reste une valeur de placement pour certains épargnants, affiche un taux de 278 DZD à la vente et 275 DZD à l’achat. Le dollar canadien se négocie à 162 dinars à la vente, un niveau nettement supérieur à sa valeur officielle de 95,58 dinars. De son côté, le dinar tunisien se maintient à 77 dinars à la vente, contre 44,10 dinars selon la cotation de la Banque centrale.
Quant aux monnaies du Golfe, le riyal saoudien et le dirham des Émirats arabes unis s’échangent respectivement à 61,5 DZD et 63 DZD à la vente, loin devant leurs cours officiels (35,46 DZD pour le SAR et 36,22 DZD pour l’AED). Ces écarts traduisent la forte demande locale sur ces devises, souvent utilisées pour le financement de séjours religieux ou de voyages à caractère personnel.
Devises | Marché officiel | Marché noir | |
étrangères | Vente | Achat | Vente |
Euro (€) | 149,20 | 257 | 260 |
Dollar US ($) | 133,04 | 235 | 237 |
Livre Sterling (₤) | 176,56 | 297 | 302 |
Dollar CAN ($C) | 95,58 | 158 | 162 |
Franc suisse (CHF) | 159,38 | 275 | 278 |
Yuan chinois (CNY) | 18,41 | 31,5 | 32 |
Dirham EAU (AED) | 36.22 | 62 | 63 |
Dinar tunisien (TND) | 44.10 | 76 | 77 |
Riyal Saoudien (SAR) | 35,47 | 61 | 61,5 |
Différence entre le marché officiel et le square
L’écart entre les taux du marché officiel et ceux observés au square Port-Saïd n’est pas nouveau. Il s’explique en partie par la régulation des devises au niveau bancaire, combinée à des besoins non couverts par les mécanismes formels. Sur le plan technique, la Banque d’Algérie continue de fixer ses taux selon une moyenne pondérée basée sur les fluctuations internationales, tandis que le square s’aligne davantage sur les réalités de la demande locale.
Dans les faits, cette dualité crée deux référentiels monétaires : l’un administratif, l’autre transactionnel. Le premier est utilisé pour les opérations de commerce extérieur, les règlements bancaires et les comptes devises officiels. Le second, bien que non réglementé, reste une source quotidienne de conversion pour une grande partie des citoyens, notamment dans les grandes agglomérations.
Le rôle du square dans l’économie informelle reste conséquent, notamment en ce qui concerne l’euro et le dollar, qui représentent plus de 80 % des volumes échangés. Les autres devises, comme le yuan chinois (32 DZD à la vente), le franc suisse ou le dinar tunisien, remplissent une fonction secondaire mais régulière, liée à des flux bilatéraux spécifiques.
Ce 12 mai 2025, les taux affichés au square d’Alger offrent ainsi une photographie concrète des écarts persistants entre les valeurs officielles des devises étrangères et leur valorisation dans les échanges de proximité. Une situation qui illustre, sans surprise, le rôle structurant du change parallèle dans la circulation monétaire domestique.