La valeur du dirham marocain monte face à l’euro sur la semaine du 24 au 30 avril, avec une hausse de 0,18 %, selon Bank Al-Maghrib. Ce mouvement intervient dans un climat monétaire globalement stable, marqué par une activité soutenue des marchés financiers et une gestion active des réserves de change.
Le dirham continue de montrer des signes de résistance. Face à l’euro, la devise marocaine a gagné 0,18 % selon les chiffres communiqués par la Banque centrale. Une variation modérée mais significative, à observer dans un marché des changes influencé par de multiples facteurs, dont la dynamique des flux commerciaux et les décisions monétaires internationales.
Dans le même temps, le dirham est resté stable face au dollar américain. Cette double évolution traduit des équilibres spécifiques, entre l’exposition du Maroc à la zone euro et l’impact limité du billet vert durant cette période.
Le dirham marocain monte face à l’euro dans un climat financier encadré
L’appréciation du dirham marocain face à l’euro reflète une certaine solidité du cadre monétaire. Bank Al-Maghrib a précisé que cette variation s’est produite durant la dernière semaine d’avril, sur fond de stabilité du taux de change face au dollar. Les ajustements se font donc à la marge, mais traduisent un contexte bien maîtrisé.
Les réserves officielles de change se sont établies à 387 milliards de dirhams au 25 avril. C’est une hausse de 0,3 % par rapport à la semaine précédente. Sur douze mois, la progression atteint 7,8 %. Ces niveaux permettent de couvrir plusieurs mois d’importations, ce qui reste un indicateur suivi de près par les marchés.
Du côté de la politique monétaire, la Banque centrale a maintenu un rythme soutenu d’interventions. Le montant global injecté a atteint 130,9 milliards de dirhams en moyenne par jour. Ce volume comprend des avances à 7 jours (52,4 MMDH), des pensions livrées à plus longue durée (41,3 MMDH) et des prêts garantis (37,2 MMDH).

Échanges interbancaires et performance de la place boursière
Les opérations interbancaires sont restées actives. Le volume moyen des échanges a atteint 4,1 MMDH. Le taux interbancaire, indicateur clé de la liquidité entre établissements bancaires, s’est établi à 2,25 % en moyenne. Pour l’appel d’offres du 30 avril, la Banque a apporté 49,1 milliards de dirhams sous forme d’avances à 7 jours. Ces mesures permettent de répondre aux besoins de financement à court terme du secteur bancaire, sans créer de tensions sur les taux.
Sur les marchés financiers, l’indice MASI de la Bourse de Casablanca a progressé de 1 % sur la semaine. Depuis le début de l’année, la performance cumulée est de 17,7 %. Cette progression reflète plusieurs tendances positives dans différents secteurs.
Par exemple, l’indice des banques a gagné 1,7 %. Celui du bâtiment et des matériaux de construction est monté de 1,8 %. Le secteur de l’électricité a signé une hausse plus marquée : +6,7 %. Ces chiffres traduisent une reprise d’intérêt pour les actions cotées, dans un climat de confiance mesurée.
Encadrement du dirham et indicateurs à surveiller
La trajectoire du dirham s’inscrit dans un régime de change flexible, avec des marges de fluctuation encadrées par la Banque centrale. Celle-ci peut intervenir sur le marché si nécessaire, selon l’évolution de la demande en devises ou des pressions sur la monnaie.
Les variations du dirham peuvent affecter les opérations des entreprises importatrices ou exportatrices, en fonction de leur exposition à l’euro. Une hausse du dirham a, par exemple, un impact sur la valeur des transactions réalisées en monnaie européenne. Le pilotage des flux de trésorerie peut donc nécessiter des ajustements tactiques à court terme.
Plus globalement, les observateurs suivront plusieurs éléments dans les semaines à venir. Parmi eux : les décisions de la Banque centrale européenne, les tendances de l’inflation en zone euro, ou encore les mouvements des flux commerciaux bilatéraux. Ces facteurs peuvent influencer la direction du dirham, de manière directe ou différée.
Enfin, les acteurs du secteur financier restent attentifs à l’évolution de la position nette de change des banques et aux volumes échangés sur le marché interbancaire. Des données qui permettent de mesurer la pression ou la détente sur le dirham.