Le billet de 100 euros sur le marché noir à Paris s’échange actuellement à 26 100 dinars algériens. Ce taux reflète les derniers ajustements de change utilisés dans les transferts informels vers l’Algérie, un circuit très actif où le billet de 100 euros sert souvent de référence principale.
Les transactions de devises en dehors des circuits officiels continuent de représenter une part importante des échanges entre la France et l’Algérie. Le marché parallèle, actif à Paris comme dans d’autres grandes villes, s’est structuré autour d’un système informel, mais très organisé, utilisé pour contourner les restrictions de change et les plafonds imposés par le circuit bancaire.
Ce canal alternatif permet d’envoyer ou de rapatrier des euros sans passer par le réseau bancaire classique. En pratique, un expéditeur remet la somme en euros à un intermédiaire basé en France, qui se charge ensuite d’assurer la contrepartie en dinars à Alger, souvent le jour même. Cette méthode, bien que non réglementée, est largement répandue en raison de sa rapidité et de son efficacité perçue.
Le billet de 100 euros sur le marché noir à Paris cotés à 26 100 DZD
Le taux de conversion pratiqué ce dimanche 4 mai 2025 pour 100 euros sur le marché noir à Paris est de 26 100 DZD, selon les données rapportées par plusieurs cambistes. Ce tarif représente une légère baisse par rapport au pic enregistré le vendredi 2 mai, où le billet de 100 euros s’échangeait jusqu’à 26 300 dinars. Ce seuil avait même dépassé celui de décembre 2024, considéré jusqu’alors comme le plus élevé de l’année.
Cette correction à la baisse s’inscrit dans une logique d’ajustement des flux entre l’offre disponible à Paris et la demande en dinars côté algérien. Le différentiel entre l’offre réelle de billets en euros et les capacités de livraison de dinars en Algérie influe directement sur le taux. euro dinar Autre facteur structurel : la régularité des transferts informels, souvent liés aux périodes de forte activité économique ou aux besoins de financement ponctuels des familles en Algérie.

Évolution du taux de change informel et rôle des circuits non officiels
Le marché informel repose sur un taux de change flottant, qui ne dépend ni de la Banque d’Algérie ni des autorités françaises. Il est défini par les acteurs eux-mêmes, principalement les cambistes, en fonction des volumes disponibles et des besoins de liquidité. La valeur du dinar face à l’euro dans ce système parallèle évolue ainsi au gré des mouvements financiers informels.
La baisse actuelle de 200 dinars en quelques jours s’explique notamment par un afflux ponctuel de devises en provenance de France, rendant l’euro légèrement plus disponible sur le marché. Ce phénomène peut être lié à la proximité des échéances familiales ou à la rentrée économique post-fêtes religieuses. Lorsqu’un volume plus important d’euros circule à Paris ou Marseille, les taux de revente en dinars tendent mécaniquement à baisser, car les revendeurs doivent écouler plus rapidement leurs stocks.
Transferts d’euros vers l’Algérie via des circuits informels non régulés
Une part significative des flux monétaires entre la diaspora algérienne en France et leurs familles en Algérie transite hors du système bancaire. Ce modèle parallèle s’explique par plusieurs facteurs : plafonnement de l’allocation touristique officielle, difficulté d’accès aux devises via les canaux formels, et besoin de liquidités rapides en dinars.
Dans ce cadre, le marché noir de l’euro à Paris joue un rôle de régulateur officieux. Les taux qu’il affiche sont scrutés non seulement par les acteurs du marché, mais aussi par les particuliers qui utilisent ce canal pour des besoins personnels ou commerciaux. Ces transferts d’euros par le canal informels échappent toutefois aux contrôles douaniers et fiscaux, ce qui les rend difficiles à quantifier officiellement.
Les échanges sont principalement organisés autour de points de rencontre informels, où les cambistes fixent les taux selon des critères internes. À titre d’exemple, un particulier souhaitant transférer 1 000 euros depuis Paris recevra aujourd’hui l’équivalent de 261 000 dinars en espèces à Alger, soit un taux unifié basé sur la demande en dinars. Ce tarif est ajusté en permanence selon la loi de l’offre et de la demande.
Analyse technique de la variation récente du taux euro dinar parallèle
Le pic de 26 300 DZD pour 100 euros atteint le 2 mai représentait un sommet technique. Ce seuil pourrait être considéré par certains cambistes comme une zone de résistance dans le cadre d’une tendance haussière irrégulière, liée à une faible disponibilité en devises pendant la fin du mois d’avril. Ce type de variation, bien que non lié à une politique monétaire formelle, s’aligne sur les comportements spéculatifs observés sur d’autres marchés informels régionaux.
D’un point de vue technique, un retour vers la zone des 26 000 dinars reste envisageable si l’euro continue d’arriver en quantités suffisantes depuis la France. Dans ce cas, une correction temporaire du taux permettrait aux opérateurs informels d’absorber l’excès d’offre. À l’inverse, une restriction soudaine des transferts d’euros par le circuit informel pourrait relancer une dynamique haussière dans les jours ou semaines à venir.
Les données fournies par les cambistes sur place sont difficiles à vérifier par des canaux officiels, mais elles restent une référence pour des milliers de transactions quotidiennes. Un billet de 100 euros dans ce réseau parallèle ne représente pas uniquement une unité de devise : c’est un vecteur d’échange, de financement et de continuité économique entre les deux rives de la Méditerranée.