Devenir pilote d’avion en France fait toujours rêver, mais la réalité financière du métier est souvent méconnue. Entre salaires fixes et primes variables, les revenus varient fortement selon l’expérience, la compagnie aérienne et le type de vol. Découvrons ce que gagne réellement un pilote d’avion en France.
Il y a ceux qui volent par passion, et ceux qui rêvent d’un cockpit comme on rêverait d’un bureau avec vue à 10 000 mètres d’altitude. Mais avant même de penser à la vie dans les airs, beaucoup s’interrogent sur l’envers du décor. Et surtout, sur la fiche de paie. Le métier de pilote reste perçu comme prestigieux, voire inaccessible, et les chiffres avancés ne manquent pas de nourrir cette image. Pourtant, les revenus varient énormément selon plusieurs critères bien précis.
En 2025, les écarts sont flagrants. D’un jeune copilote débutant à un commandant expérimenté chez une compagnie nationale, les salaires peuvent être multipliés par cinq. Un phénomène accentué par les primes, les types d’appareils pilotés et le modèle économique de la compagnie aérienne. Autrement dit, le montant affiché en bas de la fiche de paie dépend de nombreux paramètres.
Combien ça gagne vraiment un pilote d’avion en France ?
Le parcours classique pour devenir pilote d’avion en France débute généralement par une formation exigeante. L’École Nationale de l’Aviation Civile (ENAC), reconnue comme l’une des plus prestigieuses, sélectionne chaque année une poignée de candidats issus majoritairement de filières scientifiques. À l’issue de cette formation, les jeunes diplômés commencent souvent leur carrière sur des vols courts, en tant que copilotes.
À ce stade, le salaire brut mensuel est compris entre 3 000 et 4 000 euros. Mais c’est une base, un point de départ dans un métier où l’évolution est rapide pour ceux qui restent dans les compagnies dites « traditionnelles ». Chez Air France, par exemple, un copilote sur moyen-courrier peut atteindre entre 8 000 et 10 000 euros bruts par mois.
Les commandants de bord, en particulier sur long-courrier, touchent beaucoup plus. Leurs revenus bruts mensuels varient entre 15 000 et 17 000 euros, et peuvent parfois culminer à plus de 18 900 euros pour certains vols stratégiques comme ceux opérés en A380. Ces montants sont rendus possibles par la part variable du salaire, qui peut représenter jusqu’à 75 % du total. Les heures de vol, les destinations, les langues parlées ou encore le type d’appareil sont autant de leviers qui viennent gonfler la rémunération.
Évolution de carrière et impact de l’expérience
Avec les années, les salaires prennent de l’altitude. En moyenne, un pilote d’avion en France gagne autour de 116 400 euros bruts par an, soit environ 6 100 euros net par mois. Mais dès 10 ans de carrière, ce chiffre peut grimper à 187 400 euros bruts annuels. Les commandants les plus expérimentés, eux, atteignent parfois les 30 000 euros bruts mensuels.
Ce n’est pas tout. De nombreuses indemnités viennent compléter ces montants : frais de déplacement, repas, hébergement… Des avantages non imposables qui rendent le métier encore plus attractif sur le plan financier, notamment chez les grandes compagnies nationales.
Différences entre compagnies low cost et compagnies classiques
Le secteur aérien en France est loin d’être homogène. D’un côté, les majors comme Air France offrent des conditions avantageuses et des salaires très compétitifs. De l’autre, les transporteurs low cost proposent des rémunérations nettement inférieures. Chez Ryanair, par exemple, le salaire annuel brut moyen est estimé à 86 100 euros, soit 26 % en dessous de la moyenne française. Du côté d’EasyJet, on descend encore, à environ 75 700 euros annuels, soit une baisse de 35 % par rapport à la moyenne.
La différence ne se limite pas à la fiche de paie. Dans les compagnies à bas coût, la structure salariale repose davantage sur des horaires flexibles, une productivité élevée et une part variable moins généreuse. Ce modèle exerce une pression constante sur les pilotes, qui disposent de moins de marges de manœuvre pour augmenter leurs revenus.
Ces disparités entretiennent une forte concurrence entre compagnies. La pénurie de pilotes en France ne fait qu’accentuer la rivalité : pour attirer les talents, les employeurs sont contraints d’ajuster leur politique de rémunération, parfois à la hausse, parfois au minimum syndical.
La réalité du métier, elle, reste la même : rigueur, responsabilité, formation continue et présence sur tous les fuseaux horaires. Ce n’est donc pas uniquement une question de salaire, mais aussi de conditions de travail, de qualité de vie et de perspectives à long terme. Un cockpit, c’est aussi une cabine de pilotage pour les ambitions. Et en France, ces ambitions peuvent valoir très cher.