Le taux de change du jour permet de convertir 1000 euros en Dzd à hauteur de 265 000 dinars sur le marché parallèle. Ce niveau résulte de plusieurs facteurs structurels et conjoncturels liés à la demande croissante de devises étrangères en Algérie.
À Alger, et plus précisément au square Port-Saïd, la cotation parallèle de l’euro ne cesse d’évoluer. En date du 7 juillet 2025, la devise européenne s’échange à 265 DZD à la vente et 262 DZD à l’achat. Ce taux porte la conversion de 1000 euros en DZD à 265 000 dinars algériens, un niveau significatif qui creuse l’écart avec le taux officiel affiché par la Banque d’Algérie, fixé à 152,38 DZD pour un euro.
Cette différence reflète une réalité bien installée, le recours persistant au marché parallèle en raison de la faiblesse de l’offre officielle. Les dispositifs de contrôle des changes, combinés à une allocation touristique plafonnée à 100 euros par an, ne permettent pas de couvrir les besoins en devises des citoyens, notamment durant la période estivale.
1000 euros en Dzd et dynamique saisonnière de la demande en devises
L’été marque un pic de consommation de devises. Entre les départs massifs vers l’Europe et la hausse des importations de biens via les circuits informels, la demande en euro se renforce. Les flux liés au commerce non structuré, notamment les « cabas », les achats de produits revendus localement, constituent une part non négligeable de la consommation de devises.
À cela s’ajoute une offre limitée, notamment l’allocation touristique annuelle autorisée, restreinte et difficilement accessible, pousse les usagers vers le marché parallèle. Cette structure de demande déséquilibrée exerce une pression constante sur la valeur du dinar. Résultat : l’euro atteint son plus haut niveau de l’année sur le marché informel, impactant la perception du pouvoir d’achat à l’étranger.
Le différentiel entre le marché parallèle et officiel est de près de 113 DZD par euro, soit un écart de plus de 74 %. Cet écart ne peut être comblé sans une refonte des politiques de change ou une action ciblée sur les réserves de change.
Tour d’horizon des devises étrangères en circulation
La tendance observée sur l’euro se répercute également sur d’autres monnaies. Le dollar américain s’échange à 226 DZD à la vente contre 129,37 DZD officiellement. La livre sterling enregistre une cotation parallèle de 308 DZD, bien au-dessus de son cours officiel à 176,66 DZD. Ces écarts s’inscrivent dans la même logique : une valorisation informelle influencée par la rareté et la forte demande.
Le franc suisse suit la même courbe, atteignant 283 DZD contre 162,85 DZD en cotation officielle. Le dollar canadien reste relativement stable, mais toujours écarté de sa valeur de référence avec 165 DZD à la vente pour un taux officiel de 95,04 DZD.
D’autres devises comme le dirham des Émirats arabes unis (61,5 DZD au square, 35,22 DZD officiellement) et le riyal saoudien (60 DZD contre 34,49 DZD) reflètent également ce déséquilibre structurel. Les monnaies asiatiques, telles que le yuan chinois ou régionales, comme le dinar tunisien, présentent des écarts similaires.

Analyse technique des écarts de change
L’écart persistant entre les deux marchés s’explique par un facteur fondamental : le déficit d’offre officielle face à une demande soutenue, notamment à certaines périodes de l’année. La politique monétaire, contrainte par des réserves limitées, ne permet pas d’injecter les volumes nécessaires pour stabiliser la valeur du dinar algérien.
Dans ce contexte, le marché parallèle joue un rôle de régulateur informel, bien que non reconnu. L’analyse des données montre une valorisation croissante des devises à mesure que l’accès officiel se restreint. Ce phénomène est amplifié en l’absence d’un marché interbancaire transparent et d’un système de cotation unifié.
Par ailleurs, les marges pratiquées entre l’achat et la vente sur le square indiquent une liquidité maintenue. L’écart de 3 DZD sur l’euro reflète une activité soutenue et un ajustement rapide aux variations de l’offre.
En somme, la valeur de 1000 euros en DZD sur le marché parallèle est révélatrice d’un système de conversion qui repose sur une demande soutenue, une offre contrainte, et un arbitrage constant entre marché formel et informel. Les opérateurs s’adaptent à une réalité monétaire où la devise étrangère conserve un statut stratégique dans de nombreuses transactions du quotidien.