En attendant la réception de ses nouveaux avions long-courriers, Air Algérie fait appel à la compagnie espagnole Plus Ultra Líneas Aéreas. Dès juin 2025, un Airbus A330-200 opéré par Plus Ultra assure le vol Alger – Montréal. Une solution souple et stratégique pour maintenir la desserte transatlantique sans interruption.
Face à un renouvellement de flotte qui tarde à se concrétiser, Air Algérie a choisi de ne pas rester clouée au sol. Pour maintenir ses vols long-courriers, notamment vers Montréal, la compagnie nationale fait appel à Plus Ultra Líneas Aéreas, une compagnie espagnole spécialisée dans ce type d’opérations. À travers un accord de location ACMI, un Airbus A330-200 opéré par Plus Ultra assure désormais la liaison transatlantique, une solution temporaire mais stratégique pour répondre à la demande estivale et assurer la continuité du service.
Une transition opérationnelle en douceur
La compagnie nationale algérienne traverse une phase de modernisation de sa flotte, marquée par des commandes récentes auprès d’Airbus et Boeing. Cependant, les premières livraisons ne sont prévues qu’à partir de juillet 2025, ce qui crée un vide temporaire sur certaines lignes long-courriers.
Pour combler cet écart, Air Algérie a signé un contrat ACMI avec Plus Ultra, compagnie espagnole spécialisée dans les services long-courriers. Le modèle ACMI (Aircraft, Crew, Maintenance and Insurance) signifie que Plus Ultra fournit l’avion, son équipage, l’entretien et l’assurance, tandis qu’Air Algérie conserve la gestion commerciale (vente de billets, programmation, branding).
Vol Alger – Montréal, une ligne stratégique confiée à Plus Ultra
La première ligne concernée par ce partenariat est la liaison Alger–Montréal, un axe essentiel pour la compagnie en raison de la forte demande de la diaspora algérienne au Canada. Dès la mi-juin 2025, c’est un Airbus A330 200 de Plus Ultra qui opère ce vol quotidien, en remplacement temporaire d’un appareil d’Air Algérie.
Ce choix permet à la compagnie algérienne de maintenir la continuité du service sans perturber les réservations estivales, tout en évitant de mobiliser son personnel ou de surcharger une flotte déjà sollicitée.
Le contrat, signé pour une durée initiale de douze mois, ne se limite pas à Montréal. Il pourrait être étendu à d’autres liaisons long-courriers, notamment vers l’Afrique, l’Asie ou d’autres destinations en Amérique du Nord. Cette flexibilité est précieuse dans un contexte où les livraisons d’avions ne sont jamais garanties à la semaine près.
Julio Martínez, PDG de Plus Ultra, a salué l’accord comme un pas stratégique, « Ce partenariat renforce notre position comme fournisseur mondial de solutions long-courriers. Il illustre notre capacité à accompagner des compagnies nationales en phase de transition. »
Le modèle ACMI, de plus en plus prisé
Depuis la pandémie, le recours aux contrats ACMI est devenu une solution très répandue dans le secteur aérien. Il permet aux compagnies de réagir rapidement à des besoins ponctuels de capacité, sans avoir à acheter ou recruter. Les avantages sont multiples :
- Pas d’investissement immédiat dans un avion neuf
- Aucune contrainte liée à la formation d’un nouvel équipage
- Flexibilité en cas de baisse de la demande
- Possibilité de tester une route sans engagement sur le long terme
Pour Plus Ultra, ce modèle représente désormais plus de 20 % de son chiffre d’affaires, en complément de ses vols réguliers vers l’Amérique latine.
Une solution pragmatique pour Air Algérie
Avec ce partenariat, Air Algérie adopte une stratégie de continuité intelligente : elle évite d’annuler ou de réduire sa présence sur un marché transatlantique essentiel, tout en attendant de pouvoir opérer ses nouvelles acquisitions en autonomie.
Ce choix reflète aussi une volonté d’agilité, dans un secteur en pleine mutation. Alors que d’autres compagnies subissent les retards de livraison sans solution immédiate, Air Algérie préfère s’associer temporairement, quitte à sous-traiter certains vols.
La collaboration entre Air Algérie et Plus Ultra s’inscrit dans une tendance de fond, la coopération transnationale pour plus de réactivité et moins de dépendance structurelle. Si cette expérience est concluante, elle pourrait ouvrir la voie à d’autres partenariats similaires dans la région, notamment pour accompagner les plans de modernisation des flottes.
Pour les passagers, le changement est discret, les horaires sont maintenus, les billets sont toujours commercialisés par Air Algérie, et le confort à bord reste équivalent. Mais en coulisses, c’est un nouveau modèle de gestion qui se dessine, mêlant souveraineté commerciale et externalisation technique.