Le prix de 100 euros en dinars s’élève à 26 000 DZD au square d’Alger ce 23 juin 2025. Cette cotation, en ligne avec les tendances du marché parallèle, reste largement supérieure au taux officiel, mettant en évidence l’écart structurel entre les deux systèmes de change.
Au square Port-Saïd, centre névralgique des échanges de devises à Alger, les cotations enregistrées ce 23 juin confirment la stabilité de l’euro face au dinar algérien. Avec un taux de change de 260 DZD à la vente, le prix de 100 euros en monnaie algérienne atteint 26 000 DZD, niveau constant par rapport aux derniers relevés.
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Cet écart de près de 110 dinars avec la cotation officielle, fixée à 149,47 DZD pour 1 euro par la Banque d’Algérie, illustre une dichotomie persistante. Les flux d’échange hors canal bancaire formel continuent d’être structurés autour d’un système parallèle, qui reste le principal point d’accès aux devises pour de nombreux usagers.
Prix de 100 euros en dinars : données du square et évolution des devises
Sur le marché informel d’Alger, les devises étrangères se maintiennent globalement dans une fourchette stable. Outre le prix de 100 euros en dinars, évalué à 26 000 DZD, les taux pratiqués pour d’autres monnaies affichent des évolutions contrastées.
Le dollar américain, affecté par une légère baisse, s’échange à 227 DZD à la vente et 225 DZD à l’achat, contre un taux officiel de 130,26 DZD. La livre sterling reste élevée à 305 DZD à la vente, tandis que son équivalent officiel ne dépasse pas 174,65 DZD, marquant un différentiel de plus de 130 dinars.
Le franc suisse, autre valeur suivie, affiche 276 DZD à la vente et 274 DZD à l’achat contre 159,33 DZD officiellement. Pour le dollar canadien, le taux parallèle atteint, 164 DZD, alors que la cotation interbancaire est arrêtée à 94,72 DZD.
Du côté des devises régionales et asiatiques, la stabilité domine. Le riyal saoudien se situe à 60,5 DZD à la vente, le yuan chinois à 31,5 DZD, et le dirham émirati à 61,5 DZD. À noter également : le dinar tunisien s’échange à 77 DZD à la vente, soit une cotation quasi identique à la veille.
Comparatif avec les taux officiels : disparité structurelle persistante
Le tableau de change officiel publié par la Banque d’Algérie met en lumière une constante depuis plusieurs années : l’écart entre les deux segments reste structurel, avec un différentiel dépassant souvent 70 %, notamment sur les devises européennes.
L’euro, à 149,47 DZD, est ainsi valorisé plus de 40 % en dessous de sa valeur sur le marché informel. Même tendance pour la livre sterling (174,65 DZD contre 305 DZD) ou le dollar canadien (94,72 DZD face à 164 DZD).
Ce différentiel s’explique notamment par la restriction de l’accès aux devises via les canaux officiels, l’absence de bureaux de change opérationnels, et la demande non satisfaite par les banques. En conséquence, le marché parallèle reste la seule solution fonctionnelle pour les particuliers et certains opérateurs ayant besoin de devises, malgré les risques liés à l’informalité.
Blocage des bureaux de change : aucun opérateur agréé en 2025
La situation est d’autant plus figée que le cadre réglementaire prévu pour légaliser les bureaux de change n’a pas produit les effets attendus. Depuis novembre 2023, la Banque d’Algérie dispose d’un dispositif juridique censé autoriser l’ouverture de guichets agréés. Pourtant, selon les déclarations du ministre des Finances Abdelkrim Bouzred devant le Conseil de la nation le 19 juin 2025, aucune demande de licence n’a été enregistrée.
Les raisons avancées sont multiples : absence de rentabilité dans un environnement dominé par un circuit parallèle bien ancré, crainte des blocages administratifs, et manque de visibilité sur la fiscalité applicable. Pour de nombreux investisseurs potentiels, ouvrir un bureau dans ces conditions reviendrait à opérer à perte.
Répercussions pour les voyageurs et la diaspora
Cette absence d’alternative officielle a des conséquences directes sur plusieurs segments de la population. Les voyageurs algériens, notamment les étudiants à l’étranger, continuent d’acheter leurs devises à des prix élevés. Les touristes et les familles de la diaspora algérienne doivent également convertir leurs fonds via des circuits informels, faute de solution réglementée.
Par exemple, à Paris ou Marseille, des échanges informels pratiqués dans certains quartiers s’alignent généralement sur les taux observés à Alger, avec un prix de 100 euros en dinars proche des 26 000 DZD, reflétant le lien entre les deux marchés.
Dans ce contexte, le square d’Alger reste le principal indicateur officieux du dinar algérien face aux principales devises, avec des taux qui façonnent, au quotidien, les pratiques d’achat et de conversion dans une économie où les mécanismes officiels de change sont encore largement inopérants.
