Un vaste trafic de drogue vers l’Algérie vient d’être démantelé à Marseille après une enquête d’un an menée par la gendarmerie de la section de recherches. Pas moins de 88 kilos de MDMA (ecstasy) ont été saisis. Les comprimés, dissimulés dans des objets de bricolage transportés en TGV, prenaient ensuite le bateau vers le Maghreb. Huit suspects ont été interpellés.
Les gendarmes de la section de recherches de Marseille ont mis fin à un trafic international de drogues de synthèse particulièrement structuré. Après une enquête de près d’un an, huit individus ont été interpellés le 13 octobre 2025 lors d’une opération d’envergure menée entre Marseille, Benidorm (Espagne) et Mons-Tournai (Belgique).
Le réseau importait depuis les Pays-Bas et la Belgique de grandes quantités de MDMA, plus connue sous le nom d’ecstasy, pour les expédier ensuite vers l’Algérie et le Maroc. La marchandise était acheminée discrètement par train jusqu’à Aix-en-Provence, cachée dans des produits de grande distribution tels que des climatiseurs, pergolas ou spas. Ces objets, remplis de comprimés d’ecstasy, étaient ensuite expédiés depuis le port de Marseille vers le Maghreb.
Une logistique digne d’un trafic international organisé
Les enquêteurs ont découvert une logistique extrêmement sophistiquée, digne d’un réseau professionnel :
- Import-export planifié entre l’Europe du Nord et le Maghreb,
- Contrôles de sécurité internes pour éviter les fuites,
- Rapatriement de l’argent des ventes via des circuits parallèles entre l’Algérie et le Maroc.
Ce trafic de drogue vers l’Algérie, d’une ampleur exceptionnelle, démontre une parfaite connaissance des flux de transport européens et méditerranéens. La MDMA voyageait en TGV, un mode de transport rapide et discret, avant de rejoindre les bateaux commerciaux à Marseille. Les profits générés par la revente de la drogue sur le marché nord-africain étaient ensuite réinjectés dans le circuit criminel européen.
Des interpellations coordonnées dans plusieurs pays
Le GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) a été mobilisé pour mener les arrestations simultanées. Les opérations ont permis de saisir 88 kilos d’ecstasy, soit plusieurs centaines de milliers de comprimés, 75 000 euros en liquide et un pistolet automatique.
Au total, huit suspects ont été arrêtés, dont plusieurs figures connues des services de police pour des faits similaires. Six d’entre eux ont été mis en examen et placés en détention provisoire, tandis que deux autres restent sous surveillance dans le cadre d’une information judiciaire ouverte à Marseille.
Les investigations ont également mis en lumière des connexions directes entre le sud de la France, la Belgique et les Pays-Bas, confirmant la nature transnationale du réseau.
Un port stratégique au cœur des trafics
Le port de Marseille, porte d’entrée et de sortie majeure des échanges entre l’Europe et l’Afrique du Nord, reste un point névralgique du trafic de drogue international. Ce n’est pas la première fois que les autorités y interceptent des cargaisons de stupéfiants. Mais la découverte d’un trafic orienté spécifiquement vers l’Algérie, et impliquant des produits de synthèse plutôt que de la résine de cannabis ou de la cocaïne, est une évolution notable.
Cette affaire illustre la diversification des filières criminelles. Les trafiquants n’hésitent plus à exploiter les routes logistiques habituelles du commerce méditerranéen, mêlant transport légal et dissimulation sophistiquée pour acheminer de la MDMA ou de la kétamine vers le Maghreb.
La lutte contre le trafic de drogue à Marseille se renforce
La gendarmerie de Marseille et la police judiciaire multiplient les opérations de grande ampleur pour endiguer les trafics qui gangrènent la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. En 2025, plusieurs saisies record ont déjà eu lieu dans les ports et gares du sud de la France.
Les autorités rappellent que la MDMA est une drogue de synthèse extrêmement dangereuse, souvent coupée avec des substances toxiques. Le démantèlement de ce trafic de drogue vers l’Algérie constitue donc une victoire importante dans la lutte contre le narcotrafic international, mais aussi une alerte sur la complexité croissante de ces réseaux.
Les enquêteurs saluent une coopération exemplaire entre la France, la Belgique et l’Espagne. Les saisies réalisées ont permis de neutraliser un réseau structuré, capable d’inonder le marché algérien et européen. Les autorités judiciaires poursuivent désormais les investigations pour identifier les commanditaires du trafic et démanteler les circuits financiers liés à cette organisation criminelle.
Ce succès rappelle l’importance des unités spécialisées de la gendarmerie nationale, notamment à Marseille, où les affaires de trafic de drogue se multiplient entre la Méditerranée et l’Europe.