À l’approche de l’Aid el-Adha 2025, un message anonyme affiché dans le Gard appelle au boycott du rituel du sacrifice. Non reconnu par les autorités religieuses, cet appel suscite l’incompréhension et ravive les tensions autour des pratiques religieuses dans certaines régions françaises.
Dans le Gard, à deux semaines de la fête de l’Aid el-Adha prévue en juin 2025, une affiche non signée a attiré l’attention. Publiquement visible dans certains quartiers, ce document incite les musulmans à ne pas procéder au sacrifice du mouton, rituel central de cette célébration religieuse. L’origine du message reste inconnue, mais ses répercussions sont bien réelles.
L’appel, relayé anonymement, ne s’appuie sur aucune autorité officielle ou cadre religieux reconnu. Pourtant, il a suffi à semer la confusion chez plusieurs fidèles, notamment dans les départements du Gard et de l’Hérault. L’émotion est vive, et les réactions ne se sont pas fait attendre du côté des responsables communautaires.
Aid el-Adha 2025 et inquiétudes locales face à un appel jugé illégitime
Pour Abdellah Zekri, président de l’Association cultuelle des musulmans de la mosquée de la Paix à Nîmes, la situation est préoccupante. Il dénonce un appel « fallacieux » émis par des individus qualifiés « d’imams auto-proclamés ». Selon lui, cet avis n’a aucune légitimité religieuse et ne repose sur aucun fondement sérieux.
Ce responsable associatif insiste sur le caractère spirituel et solidaire de l’Aid el-Adha. Une fête qui, dans la tradition musulmane, commémore le sacrifice d’Abraham et met l’accent sur la foi, le partage et le don. Pour lui, il est essentiel de maintenir cette célébration dans le respect des rites et du cadre légal en France.
Dans cette perspective, il exhorte les fidèles à ne pas se laisser influencer par des appels anonymes, surtout lorsqu’ils s’appuient sur des arguments vagues ou infondés. Selon ses propos rapportés par la presse locale, la continuité des pratiques religieuses dans le respect des lois françaises est possible et souhaitable.
Réaction des autorités et rappel des règles autour de l’abattage rituel
La préfecture de l’Hérault, concernée elle aussi par cette tension, a publié un communiqué le 12 mai dernier. Celui-ci récapitule les règles encadrant l’abattage rituel des animaux. Le message est clair : aucune interdiction du sacrifice n’est en vigueur dans la région pour l’Aid el-Adha 2025.
Ce rappel vise avant tout à prévenir les dérives, notamment les abattages clandestins, formellement interdits. Le texte précise également qu’entre le 8 mai et le 8 juin, le transport d’ovins et de caprins est limité, sauf s’il s’agit de transferts entre éleveurs enregistrés ou vers des abattoirs agréés.
Ces mesures ont pour but d’encadrer les pratiques religieuses dans un cadre sanitaire et réglementaire strict. Elles ne constituent en rien une remise en question du droit des citoyens de pratiquer leur culte, mais rappellent la nécessité d’agir dans le respect des normes en vigueur.

Un climat de méfiance et un besoin d’apaisement au sein de la communauté musulmane
L’appel au boycott, bien que marginal, touche un point sensible : la perception des pratiques religieuses dans l’espace public. Dans un contexte parfois tendu, de tels messages anonymes peuvent aggraver les divisions et fragiliser la cohésion au sein même des communautés locales.
Pour de nombreux fidèles, la confusion née de cet avis renforce un sentiment d’insécurité vis-à-vis de leur liberté de culte. Dans certaines mosquées du Gard et de l’Hérault, des questions reviennent en boucle : qui est à l’origine de cet appel ? Quel est son objectif réel ? Et surtout, faut-il s’en inquiéter à long terme ?
Des responsables religieux locaux rappellent que seule une concertation avec les institutions officielles et les services de l’État permet de garantir une pratique sereine de la foi. En ce sens, la vigilance reste de mise, mais sans céder à la peur ou à la désinformation.
Au fil des jours, les discussions continuent dans les rues de Nîmes et Montpellier, sur les réseaux sociaux et dans les lieux de culte. Les préparatifs de la fête, eux, avancent. La date du 6 juin approche. Et dans l’esprit de beaucoup, l’Aid el-Adha 2025 reste avant tout un moment de spiritualité, de tradition et de lien social.