Alors que certains secteurs peinent à recruter, plusieurs métiers à 35 000 euros par an ou plus manquent cruellement de bras partout en France. Sans exiger de longues études, ces professions techniques offrent des salaires solides et une stabilité rare dans le paysage actuel du travail.
La pénurie de main-d’œuvre qualifiée en France ne se limite pas aux ingénieurs en intelligence artificielle ou aux développeurs informatiques. Des métiers très concrets, souvent manuels ou techniques, proposent des rémunérations supérieures à la moyenne, sans nécessiter un parcours académique complexe. Le point commun entre ces postes ? Une forte demande, un déficit de candidats et un besoin urgent de renouvellement des effectifs.
Dans ces fonctions, l’expérience vaut de l’or, mais l’entrée dans la profession est accessible. Ce sont des voies parfois peu mises en lumière, mal connues ou entourées de clichés… qui freinent inutilement les vocations. Pourtant, derrière ces métiers se cachent des opportunités bien réelles, des rémunérations solides et un impact concret sur le quotidien.
Les métiers à 35 000 euros souffrent d’un manque d’attrait
Plombier, frigoriste, conducteur de travaux, marin-pêcheur… Ces professions n’apparaissent pas dans les tops d’orientation scolaire, et sont pourtant parmi les plus demandées sur le marché. Le paradoxe est fort : ces métiers à 35 000 euros offrent des salaires souvent supérieurs à ceux de nombreux cadres débutants, mais peinent à attirer les jeunes générations.
À titre d’exemple, un plombier indépendant peut atteindre 5 000 euros nets par mois s’il est bien installé. Même en tant que salarié, il peut espérer entre 2 500 et 3 500 euros nets, avec un simple CAP obtenu en deux ans. Cependant, plus de 12 000 postes restent vacants dans ce secteur. Les compétences recherchées évoluent également : les artisans formés aux technologies vertes comme les pompes à chaleur ou les panneaux solaires deviennent indispensables dans la rénovation énergétique.
Même logique du côté du technicien frigoriste, professionnel indispensable dans la chaîne du froid, la climatisation ou les systèmes industriels. Ce métier peu visible génère des salaires jusqu’à 3 500 euros nets avec de l’expérience. Et la demande explose, notamment dans le e-commerce, l’alimentaire et l’hôtellerie.
Un déficit de vocations dans des secteurs en tension
Le métier de marin-pêcheur incarne cette tension entre tradition et modernité. Peu de jeunes s’orientent vers cette voie, jugée rude. Pourtant, la rémunération peut grimper jusqu’à 4 500 euros nets mensuels, grâce à la rémunération à la part. Les formations sont souvent gratuites, courtes et très pratiques. Ce métier offre aussi une expérience unique, en contact direct avec la nature et les cycles marins. Mais il implique une capacité à supporter les conditions extrêmes, loin des standards du confort.
Infirmier de bloc opératoire (IBODE) est l’un des métiers hospitaliers les plus en tension aujourd’hui. Il s’agit d’une spécialisation pointue du métier d’infirmier, qui demande une rigueur absolue et une grande capacité d’anticipation. Malgré une formation exigeante (bac+3 infirmiers + spécialisation), ce métier peine à recruter. À Paris, les salaires atteignent en médiane 4 167 euros bruts mensuels, et les débouchés sont multiples : encadrement, enseignement, expertise clinique.
Un conducteur de travaux peut dépasser les 40 000 euros annuels
Dans le bâtiment, le conducteur de travaux est au cœur de la coordination d’un chantier. Il gère le planning, les équipes, les normes, les imprévus. Ce rôle de chef d’orchestre exige des compétences en gestion, en législation, mais aussi un sens aigu de l’organisation. Le salaire médian tourne autour de 3 000 euros bruts, mais les professionnels expérimentés dépassent rapidement les 40 000 euros annuels, avec primes, véhicule de fonction et autres avantages.
Le secteur du BTP change rapidement, notamment avec l’introduction de normes environnementales comme la RE2020, l’essor de la construction bois ou encore l’utilisation du BIM (modélisation des informations du bâtiment). Les profils capables d’intégrer ces nouvelles pratiques deviennent rares et très courtisés.
Des métiers manuels qui offrent une sécurité de l’emploi
L’un des points communs entre tous ces métiers est la valeur ajoutée humaine qu’ils nécessitent. On ne peut pas externaliser ni automatiser entièrement ces fonctions. Qu’il s’agisse de poser une chaudière, d’organiser un chantier ou de gérer une urgence au bloc opératoire, ces métiers reposent sur des savoir-faire concrets et souvent irremplaçables.
De nombreuses formations sont aujourd’hui accessibles via des dispositifs publics ou régionaux, souvent gratuits, en alternance ou en reconversion. Le tout sans passer par un long parcours universitaire. C’est là un levier stratégique pour toute personne souhaitant se repositionner sur un marché de l’emploi en tension.
En 2025, certaines compétences techniques sont devenues de vraies monnaies d’échange. Dans un monde qui valorise souvent les carrières numériques ou les carrières tertiaires, ces métiers de terrain rappellent que la France à aussi besoin de bras, de techniciens et d’artisans qualifiés. Les opportunités sont là. Reste à les saisir.