Une vaste opération de contrôle a été menée les 20 et 21 mai dans les transports en commun, ciblant notamment les bus longue distance. Cette chasse aux sans-papiers dans les transports s’inscrit dans une politique de renforcement des contrôles migratoires menée par le ministère de l’Intérieur. Des effectifs ont été déployés sur l’ensemble du territoire français dans le cadre d’une vaste opération de contrôle de l’immigration irrégulière.
Policiers et gendarmes ont mené une vaste opération de contrôle dans les transports en commun cette semaine. L’objectif, repérer des personnes sans titre de séjour, notamment à bord des bus longue distance, souvent utilisés pour entrer ou circuler en France. Ces deux jours d’opérations coordonnées s’inscrivent dans une politique de durcissement des contrôles migratoires, annoncée par le ministère de l’Intérieur. Le dispositif a permis l’interpellation de plus de 250 personnes en situation irrégulière.
chasse aux sans-papiers dans les transports, priorité gouvernementale assumée
Depuis plusieurs mois, la lutte contre l’immigration irrégulière est présentée comme une priorité par les autorités françaises. Dans ce contexte, les transports en commun, en particulier les lignes de bus internationales, sont devenus un axe de contrôle privilégié. Le ministère de l’Intérieur a ordonné, les 20 et 21 mai, une opération nationale coordonnée, mobilisant policiers et gendarmes sur l’ensemble du territoire.
Les objectifs étaient clairs, repérer et interpeller les étrangers en situation irrégulière (ESI), renforcer les contrôles aux points de passage sensibles et dissuader l’usage des transports collectifs comme moyen d’entrée ou de circulation clandestine en France.

Un dispositif massif dans les gares et sur les axes routiers
Selon les chiffres communiqués par la gendarmerie, 2 376 militaires ont été déployés sur 302 sites à travers le pays, allant des gares routières aux aires d’autoroute. Ces contrôles des sans-papiers ont été mis en œuvre de manière fixe et mobile, notamment dans les zones de transit proches des frontières.
Le péage du Perthus, à la frontière espagnole, illustre l’ampleur du phénomène : entre janvier et mars 2025, 700 personnes en situation irrégulière y ont été contrôlées, dont 76 % se trouvaient à bord de bus commerciaux. Ce chiffre a renforcé la décision d’orienter l’opération vers les liaisons routières.
Les résultats de l’opération, plus de 250 interpellations
Sur l’ensemble des contrôles menés, 255 ESI ont été interceptés. Parmi eux, 97 ont reçu une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Neuf autres ont été concernés par une procédure Dublin, qui prévoit le transfert de la personne vers le premier pays européen dans lequel elle a été enregistrée.
19 personnes ont été placées en Centre de rétention administrative (CRA), en attendant l’examen de leur situation ou leur éloignement effectif. Ces chiffres traduisent une volonté de durcir les pratiques, dans un climat politique tendu autour de la question migratoire.
Une opération qui suscite des réactions contrastées
Si les autorités saluent une opération « efficace et nécessaire », certaines voix s’inquiètent de ses conséquences humaines. Associations de défense des droits des étrangers et syndicats pointent une méthode jugée « brutale », ciblant des personnes souvent en situation de grande précarité.
Pour le gouvernement, il s’agit avant tout de rétablir le contrôle sur les flux migratoires, tout en répondant aux engagements européens en matière de régularisation et d’éloignement. Le ministère de l’Intérieur assume une logique de « fermeté », qu’il présente comme indispensable à la cohésion du territoire.
L’opération menée en mai 2025 s’inscrit dans un dispositif de long terme. Plusieurs précédents ont été enregistrés depuis le début de l’année, souvent à proximité des frontières ou sur les grands axes de transport. Elle illustre un changement d’échelle dans la stratégie de lutte contre l’immigration irrégulière, avec des moyens humains et logistiques plus importants que par le passé.
Les bus, en particulier les lignes transfrontalières low-cost, sont désormais clairement identifiés comme un vecteur majeur d’entrée sur le territoire pour de nombreuses personnes sans titre de séjour. Cette réalité structure les prochaines étapes du plan national de contrôle.
Cette opération de contrôle dans les transports en commun marque une nouvelle étape dans la politique migratoire française. Elle révèle la montée en puissance des interventions ciblées sur les moyens de transport, et la volonté des autorités de renforcer leur présence sur le terrain.
Mais elle pose aussi une question centrale : jusqu’où faut-il aller pour faire respecter le droit, sans céder à une logique de traque ? Dans un contexte où l’équilibre entre sécurité et respect des droits fondamentaux est de plus en plus fragile, cette stratégie interroge autant qu’elle divise.