L’Algérie prépare le lancement de son propre dinar numérique, une monnaie digitale sécurisée par la technologie blockchain et dopée à l’intelligence artificielle. Ce projet ambitieux vise à moderniser le secteur financier tout en protégeant la souveraineté économique nationale.
D’ici 2027, L’Algérie va lancer son propre Bitcoin, la transformation digitale devrait s’étendre à toute la chaîne bancaire et des paiements, ouvrant la voie à une nouvelle ère de transparence, d’efficacité et de contrôle.
Face à la montée des cryptomonnaies mondiales et aux défis liés à la digitalisation des économies, l’Algérie s’engage dans une stratégie ambitieuse pour créer sa propre monnaie numérique souveraine. Porté par la Banque centrale d’Algérie, ce projet de dinar numérique intégrera la blockchain et l’intelligence artificielle afin d’assurer sécurité, transparence et adaptabilité aux besoins de l’économie nationale.
Si des défis techniques et réglementaires demeurent, les experts interrogés par La Tribune Algérie sont confiants quant à un déploiement effectif d’ici 2027, avec des impacts profonds sur la finance, l’inclusion bancaire et la lutte contre l’économie informelle.
Un dinar numérique souverain pour sécuriser l’économie algérienne
L’émergence des monnaies virtuelles pose des risques importants pour les systèmes financiers et la souveraineté des États. Le dinar numérique algérien, conçu comme une alternative légale et sécurisée, vise à capitaliser sur les avantages de la blockchain sans compromettre le contrôle national sur les flux financiers. En tirant profit de la flexibilité des architectures blockchain et des scénarios d’utilisation adaptés à l’économie algérienne, la Banque centrale compte moderniser le système de paiement national.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du nouveau projet de loi monétaire et bancaire, qui prévoit explicitement l’introduction d’une monnaie numérique contrôlée par l’État, pilotée et régulée par la Banque d’Algérie. Cette monnaie digitale facilitera les paiements électroniques, réduira le recours au cash et améliorera la transparence des transactions.
Intelligence artificielle et blockchain : levier d’innovation et de sécurité
Les technologies de pointe, notamment l’intelligence artificielle (IA) et la blockchain, jouent un rôle clé dans ce projet. L’IA permettra notamment d’analyser les comportements clients pour offrir des services financiers personnalisés, détecter les fraudes et renforcer la cybersécurité. Par ailleurs, la blockchain garantira l’intégrité et la traçabilité des opérations, limitant les risques de manipulation et de blanchiment d’argent.
Les spécialistes soulignent que la réussite du projet passe par une préparation rigoureuse, incluant la mise en place d’un cadre réglementaire adapté, le renforcement des infrastructures numériques (centres de données, réseau internet à haut débit), et la formation de compétences locales spécialisées. Le projet du dinar numérique s’inscrit également dans la stratégie nationale plus large de transformation digitale, qui vise à dématérialiser et sécuriser l’ensemble des services publics et privés.
Défis et perspectives d’avenir
Malgré un fort optimisme, plusieurs défis freinent encore l’adoption massive de ces technologies. Le secteur financier algérien en est aux premières étapes de la digitalisation, avec une utilisation encore limitée des paiements électroniques et une forte dépendance au cash, notamment chez les populations âgées ou non bancarisées.
Les autorités ont toutefois affiché une volonté claire d’avancer, notamment en préparant les cadres légaux et techniques pour accompagner la montée en puissance du dinar numérique. Si les cryptomonnaies restent interdites dans le pays, il est envisagé que l’Algérie évolue vers une régulation encadrée plutôt qu’un simple interdit, au fur et à mesure que les standards internationaux se stabilisent.
Le scénario le plus probable reste la création d’une monnaie numérique souveraine, entièrement contrôlée par la Banque centrale, garantissant à la fois l’innovation technologique et la préservation de la souveraineté financière nationale.
Vers une Algérie digitale et souveraine d’ici 2027
Les experts anticipent qu’à l’horizon 2027, la plupart des institutions financières algériennes, y compris la poste et les banques publiques, adopteront pleinement ces technologies. Cela permettra des transactions rapides, sécurisées et transparentes, tout en facilitant l’inclusion financière de tous les citoyens.
Le projet s’aligne avec la vision du Président Abdelmadjid Tebboune pour un Algérie connectée, moderne et économiquement souveraine. Le dinar numérique, combiné à l’intelligence artificielle et la blockchain, incarne une nouvelle étape de cette transformation, marquant un tournant majeur pour le système financier et l’économie du pays.