Un vaste projet d’un nouvel aéroport international est à l’étude dans la wilaya de Béni Abbès. Porté par les autorités locales, il vise à désenclaver cette région stratégique du sud-ouest algérien et à dynamiser l’activité touristique saharienne.
À l’heure où l’Algérie cherche à repenser son aménagement territorial, un projet d’envergure pourrait transformer en profondeur la région de Béni Abbès. Isolée, sous-exploitée mais riche d’un potentiel touristique considérable, cette wilaya du sud-ouest s’apprête à accueillir un aéroport international sur un site de plus de 3 400 hectares. Ce chantier, encore au stade de l’étude, est perçu comme une réponse stratégique à la nécessité de désenclaver le Grand Sud et d’ouvrir de nouveaux corridors économiques vers le Maghreb, l’Afrique subsaharienne et l’Europe.
Un nouvel aéroport international d’Algérie pour désenclaver le sud-ouest
Située entre les confins du désert et les hauts plateaux, la wilaya de Béni Abbès souffre d’un isolement structurel, notamment en matière de transport aérien. Le nouveau projet d’aéroport, présenté le 27 juillet 2025 lors d’une réunion conduite par le secrétaire général de la wilaya, ambitionne de rompre cet isolement en connectant la région au reste du territoire national et à l’international.
Le site retenu se trouve dans la zone de Zgoumeret, à proximité immédiate du RN06, un axe stratégique qui relie le sud-ouest au nord du pays. Un foncier de 3 430 hectares a été officiellement attribué à ce projet, selon le directeur local du transport.
Le projet dépasse largement le cadre du transport, il s’inscrit dans une dynamique de relance touristique. Béni Abbès, surnommée la « perle du désert », dispose d’un patrimoine naturel et architectural exceptionnel, encore largement sous-exploité.
Grâce à ce nouvel aéroport, l’accessibilité au Sahara algérien pourrait radicalement changer, ouvrant la voie à un tourisme structuré, plus durable, et davantage orienté vers les marchés étrangers friands d’aventure saharienne. Hôtels, guides locaux, artisans et investisseurs du secteur pourraient en bénéficier directement.
Les autorités misent aussi sur le développement d’activités économiques annexes, logistique, fret, formation aéronautique, maintenance et services liés aux transports.
Un projet soutenu par les autorités locales
Le wali de Béni Abbès, M. Jamel-Eddine Hach-hass, a tenu récemment une session de travail réunissant les différents secteurs concernés. Objectif, accélérer les études techniques et lever les blocages administratifs ou topographiques qui pourraient freiner l’opération.
Le projet, encore au stade de la planification, sera soutenu par des études d’impact environnemental, mais aussi des partenariats publics-privés qui pourraient faciliter son financement. À ce stade, aucun calendrier officiel de réalisation n’a été communiqué, mais les autorités affirment vouloir lancer les premières phases d’étude dès la fin de l’année 2025.

Une infrastructure d’intérêt stratégique pour l’Algérie
Ce nouvel aéroport s’ajouterait aux projets structurants du pays, dans une logique de rééquilibrage territorial. Longtemps concentrés dans le nord, les grands investissements nationaux s’orientent désormais vers le centre et le sud, dans une volonté d’intégration régionale et d’équité en matière de services publics.
Avec un territoire couvrant plus de 3 400 hectares, l’aéroport de Béni Abbès figurerait parmi les plus vastes du pays. Sa construction participerait à moderniser le maillage aéroportuaire algérien, aujourd’hui encore trop dépendant des axes Alger-Oran-Annaba.
Le projet d’aéroport international de Béni Abbès incarne un changement de paradigme, penser le développement du sud non plus comme une marge à gérer, mais comme un centre d’opportunités à révéler. Si les défis sont nombreux, notamment en termes de financement et de viabilisation du foncier, les ambitions affichées traduisent une volonté politique claire. L’avenir du sud-ouest algérien pourrait bien décoller.