Le prix de l’euro en DZD à Paris atteint actuellement 260 dinars pour un euro. Cette parité, alignée sur les valeurs du marché informel en Algérie, illustre le blocage persistant du change officiel, faute de bureaux de change agréés malgré un cadre réglementaire en place depuis 2023.
À Paris, de nombreux membres de la diaspora algérienne continuent de recourir à des circuits informels pour convertir leurs devises. Le prix de l’euro en DZD y est généralement calqué sur les valeurs du square d’Alger, principal indicateur de référence pour les transactions non officielles. Ce 22 juin 2025, la conversion s’effectue autour de 260 dinars algériens pour un euro, soit 26 000 DZD pour 100 euros.
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Cette parité reflète la persistance d’un différentiel structurel entre les marchés officiel et parallèle, aussi bien en Algérie qu’à l’étranger. Les restrictions toujours en vigueur sur les changes officiels alimentent une pratique de contournement largement installée, y compris dans les grandes villes européennes.
Prix de l’euro en DZD à Paris : un taux indexé sur le square d’Alger
Le prix de l’euro en DZD à Paris est déterminé, de fait, par les cotations observées au square Port-Saïd à Alger, principal repère informel de la demande en devises. Le taux actuel de 260 DZD pour 1 euro reste stable depuis plusieurs jours et reflète les tendances dominantes du marché parallèle.
Les acteurs de ce circuit informel, bien que non encadrés par une structure officielle, s’ajustent en permanence à l’évolution des taux pratiqués en Algérie. Ces ajustements prennent en compte des facteurs comme la demande locale, les transferts des diasporas, ou encore les variations mineures des taux de change internationaux.
Il n’existe aucun mécanisme formel entre Paris et Alger qui unifie ou régule ce taux. Pourtant, le lien de fait entre les deux marchés reste évident et permanent. Les échanges sont alimentés par les réseaux communautaires, les déplacements fréquents entre les deux rives et l’absence d’alternatives officielles crédibles pour les usagers.
Écart entre les taux officiels et informels : un système bloqué
Les écarts de change persistants entre les cotations officielles et informelles constituent l’un des principaux freins à l’émergence d’un marché des devises régulé. Alors que l’euro est coté à 150,12 DZD dans les banques algériennes, son équivalent informel dépasse de près de 110 dinars cette valeur dans les circuits non régulés, que ce soit à Alger ou dans des points de rechange informels à Paris.
Cette différence structurelle rend toute tentative de légalisation des circuits difficilement viable. L’annonce récente du ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, a confirmé ce blocage. Aucun opérateur n’a, à ce jour, déposé de demande de licence pour ouvrir un bureau de change agréé en Algérie, malgré la mise en place d’un cadre réglementaire depuis novembre 2023.
Bureaux de change en Algérie : une réforme en suspens
Deux ans après l’entrée en vigueur de la réglementation encadrant les bureaux de change, aucune demande de création n’a été formulée. Les raisons évoquées sont multiples : écart non compétitif entre les taux officiels et informels, absence de rentabilité et risques fiscaux ou administratifs.
Selon les déclarations du ministre, « les pouvoirs publics ont fait leur part, mais les investisseurs ne se positionnent pas ». Une phrase qui résume une réforme à l’arrêt, dans un environnement où l’économie informelle domine les flux en devises.
Les acteurs économiques se montrent particulièrement réticents à intégrer un marché officiel jugé peu attractif, voire désavantageux, face à une concurrence informelle bien installée. Les voyageurs et expatriés, eux, continuent de subir cette dualité en se tournant vers des canaux parallèles.
Diaspora algérienne : recours constant aux circuits non régulés
Pour les Algériens vivant en France, la conversion des devises reste un défi quotidien. La diaspora algérienne envoie et reçoit régulièrement des fonds entre les deux pays, mais l’écart de change pénalise fortement les bénéficiaires lorsqu’ils utilisent les circuits bancaires officiels. En parallèle, les étudiants, touristes ou binationaux continuent d’alimenter un marché informel qui leur offre des taux de conversion plus proches de la réalité économique.
En l’absence de bureaux de change agréés, ce marché parallèle transfrontalier est devenu la norme pour des milliers d’opérations quotidiennes. Il sert d’interface entre les flux issus de l’étranger et les besoins locaux, sans contrôle bancaire ni fiscal, mais avec une efficacité que l’État ne parvient toujours pas à encadrer.
Pour l’heure, aucune évolution réglementaire ne semble en mesure d’inverser cette dynamique. En attendant, le prix de l’euro en DZD à Paris continuera de suivre les cours du square Port-Saïd, devenant ainsi un reflet direct de l’absence d’intégration entre les deux économies monétaires.
