Le prix de 1000 euros sur le marché noir algérien reste stable en ce début de semaine, fixé à 258 000 dinars à la vente. Le cours parallèle de l’euro contraste fortement avec le taux officiel et reflète l’écart croissant entre l’offre réelle de devises et les besoins du marché.
Sur le marché parallèle algérien, communément désigné comme le square, la cotation des devises reste un indicateur suivi de près par les cambistes, les voyageurs et les acteurs du commerce informel. En l’absence de libéralisation du marché des changes, l’écart entre les taux officiels et ceux du marché informel persiste, structurant une double cotation monétaire durable.
Au 18 mai 2025, l’euro reste la devise étrangère la plus demandée. Son cours de change au square d’Alger, plus précisément au niveau du marché Port-Saïd, affiche une certaine stabilité, dans un contexte où la demande reste soutenue, mais sans variation marquée sur les derniers jours.
Prix de 1000 euros sur le marché noir et comparaison avec les taux bancaires
Le prix de 1000 euros sur le marché noir atteint actuellement 258 000 dinars algériens à la vente. À l’achat, les cambistes proposent 256 000 dinars pour ce même montant. Ce niveau est inchangé par rapport aux derniers relevés, consolidant une tendance de stabilité sur la parité EUR/DZD en dehors du circuit bancaire officiel.
En comparaison, le taux officiel de la Banque d’Algérie, publié sur le même intervalle, indique une valeur de 148,91 DZD pour 1 euro. Cela place le différentiel entre le taux interbancaire et le marché parallèle à environ 109 DZD par unité, soit une décote d’environ 73 % pour le taux officiel par rapport au cours pratiqué sur le terrain.
La présence d’un tel écart s’explique notamment par la persistance de restrictions en matière d’accès aux devises étrangères via les circuits légaux, que ce soit pour les besoins de voyage, les importations ou d’autres opérations de change non autorisées à titre personnel.
Cours des principales devises au square Port-Saïd
Outre l’euro, d’autres devises étrangères affichent également des valeurs de référence importantes sur le marché parallèle. Le dollar américain est actuellement proposé à 235 DZD à la vente, et racheté à 232 DZD. Cela représente une légère baisse par rapport aux derniers jours.
La livre sterling, quant à elle, recule également, se positionnant à 301 DZD à la vente et 298 DZD à l’achat. Le dollar canadien reste stable avec un taux de 162 DZD (vente) et 158 DZD (achat). Même constat pour le riyal saoudien, échangé à 62/61 DZD selon le sens de la transaction.
Le franc suisse, de son côté, enregistre une légère baisse et se négocie à 276 DZD à la vente contre 273 DZD à l’achat. Parmi les autres devises notables, le dinar tunisien se maintient à 76,5 DZD à la vente et 76 DZD à l’achat. Le yuan chinois affiche un taux constant à 32 DZD, tant à la vente qu’à l’achat. Enfin, le dirham émirati reste stable à 63/62,5 DZD.
Écart de change entre marché parallèle et taux officiel en Algérie
Les écarts entre les taux du marché officiel et ceux observés sur le circuit informel restent significatifs pour l’ensemble des devises majeures. À titre d’exemple :
Le dollar américain est coté à 133,41 DZD officiellement, contre 235 DZD sur le marché parallèle, soit un écart d’environ 76 %.
La livre sterling est échangée à 177,21 DZD par les banques, alors qu’elle atteint 301 DZD sur le square.
Le dollar canadien affiche 95,49 DZD sur le marché officiel, contre 162 DZD en vente parallèle.
Le franc suisse passe de 159,23 DZD officiellement à 276 DZD sur le circuit informel.
Ce double niveau de cotation influence directement les décisions économiques de nombreux particuliers et opérateurs non agréés, qui se tournent vers le marché noir pour couvrir des besoins en devises non satisfaits par le système bancaire formel.

Analyse du différentiel de change et impact sur les transactions courantes
L’analyse de ces données montre un maintien des écarts de change à des niveaux structurellement élevés. Cette disparité reflète un décalage entre la demande domestique en devises étrangères et la disponibilité officielle. Le marché parallèle continue ainsi d’être un point d’ajustement non officiel, mais fonctionnel, pour une partie de l’économie informelle.
En l’absence de mécanismes de libéralisation du change ou d’un élargissement de l’accès aux devises via les canaux bancaires, les taux pratiqués au square continueront de servir de référence pour les besoins non institutionnels.
Parmi les profils les plus concernés, on retrouve les voyageurs hors cadre touristique classique, les étudiants à l’étranger, les importateurs informels et les familles souhaitant effectuer des transferts non réglementés. Ce sont ces acteurs qui, en grande partie, alimentent la liquidité du marché noir et façonnent indirectement les cotations journalières.
Pour la semaine en cours, aucune annonce majeure ne semble indiquer un changement immédiat dans les politiques de change ou dans l’offre officielle. Les cambistes, eux, ajustent les prix au jour le jour en fonction de la liquidité en devises et des mouvements de demande constatés localement.